J’ai 45 ans. Je suis professeur de mathématiques depuis 20 ans. J’ai enseigné aussi bien dans le système éducatif français (en France et en Turquie) que dans des lycées turcs francophones dans lesquels les mathématiques et les sciences sont enseignées en français à des élèves turcs.
Je travaille depuis septembre 2014 à Istanbul, au lycée Sainte Pulchérie qui est un établissement privé turc francophone.
J’ai rencontré Marie-Caroline en juin 2018 dans le cadre d’un bilan concernant la première année d’un enseignement différencié en 12ième. Ce bilan concernait deux classes et impliquait toute l’équipe pédagogique, c’est-à-dire une quinzaine d’enseignants dont je faisais partie. Ce projet avait été mené et porté toute l’année scolaire 2017-2018 par un seul enseignant : Hervé.
Le bilan, s’il a été positif, a permis d’identifier les points qui pouvaient être améliorés.
Le cadre et ses difficultés
En septembre 2018, l’expérience de “12ème différenciée” a continué ; elle concernait trois classes. Nous avons créé un comité de pilotage, constitué des trois professeurs principaux (Hervé, Yonca et moi) et d’une traductrice (Günce). Si l’ambiance dans notre petit groupe a de suite était excellente, nous avons tout de même pris conscience de certaines difficultés.
L’expérience de différentiation entamait sa seconde année : il fallait continuer à innover tout en améliorant les expériences de l’année précédente.
Hervé, Yonca, Günce et moi-même avions interagi socialement au lycée mais n’avions jamais travaillé ensemble. Nous étions un groupe de personnes entretenant de bonnes relations, mais nous n’étions pas encore une équipe de travail.
Trois d’entre nous enseignent des matières différentes (français, anglais, mathématiques) et Günce travaille dans le service de communication. Nous avons donc des méthodes de travail et des points de vue très différents. Et ceci, au final, s’est toujours avéré être une richesse.
Dernier point délicat : nous n’avons pas de langue commune. Günce était chargée de la traduction durant chacune de nos nombreuses réunions.
Durant les six premiers mois de l’année scolaire 2018-2019, Marie-Caroline a participé à toutes nos réunions. Elle nous a, entre autres, aidé à surmonter ces difficultés.
En ce qui me concerne, la difficulté la plus marquante a été que je n’avais jamais travaillé à l’élaboration d’un projet qui implique le management d’adultes qui, eux, oeuvrent à la réussite du projet pour et/ou avec les élèves. Ceci signifie que notre management devait amener à créer une équipe de professeurs engagés dans la réussite du projet. Ceci était nouveau pour moi et, en toute honnêteté, en septembre 2018 j’étais loin d’avoir compris cette dimension-là. Cependant j’ai très rapidement ressenti la difficulté de manager un groupe d’adultes.
J’étais jusque là habituée à manager (en équipe ou pas) des élèves pour la réussite d’une activité, d’un voyage ou d’un apprentissage.
Accompagnement de Marie-Caroline
Marie-Caroline nous a accompagnés dans une démarche construite pour le long terme avec des objectifs clairs. Voici ce qui m’a le plus marqué :
- Réfléchir à long terme en s’adaptant au court terme voire, même, au quotidien.
- Développer et garder une vision positive, bienveillante des situations. Trouver des solutions aux résistances en menant une analyse très humaine.
- Prendre le temps d’analyser mensuellement nos résultats, faire des “points météo”.
- Garder la bonne humeur essentielle à la réussite de chacun, prendre du recul.
Mon évolution au fil de l’année
Les expériences partagées ont été riches et nombreuses. Elles m’ont permis d’assimiler certaines notions qui n’étaient pas claires en début d’année.
- ll existe des méthodes pour travailler ensemble, pour manager. Elles permettent de prendre du recul tout en restant professionnel. Ce professionnalisme favorise une convivialité basée sur la confiance.
- Être une équipe c’est donner à chacun sa place et aussi permettre à chacun de trouver sa place. C’est chercher les “leaders”, “chasser les pépites” c’est-à-dire mettre en lumière les pratiques innovantes de chacun.
- Il est essentiel d’apprendre à voir les qualités de chacun, de savoir les mettre en valeur sans avoir peur de remarquer ce qui fonctionne moins bien ou pas du tout. Il est aussi essentiel d’apprendre à communiquer sur ces différents points.
- Être réaliste. Ce qui ne marche pas doit, à un certain moment, être accepté, même si on pense que ce que l’on voulait mettre en place était une très bonne idée.
Une personne ne peut pas forcément avoir les qualités, les disponibilités, les dispositions que l’on attend de lui ou d’elle. Mieux vaut apprendre à connaître une personne, identifier ses compétences et lui permettre de les utiliser et de les développer. L’essentiel est d’avancer ensemble, sans laisser personne de côté.
Tout au long de l’année, j’ai régulièrement fait le constat de la richesse des expériences que m’apportaient ce comité de pilotage, la collaboration avec mes trois merveilleux collègues, Yonca, Hervé et Günce et le savoir-faire de Marie-Caroline.
Je viens de prendre le temps de faire ce bilan et je comprends que cette année passée me permet aujourd’hui de mieux appréhender ma future mission de manager.
Danièle Coma
Je remercie vivement Danièle Coma, professeur et sous-directrice au Lycée Sainte Pulchérie à Istanbul, pour ce retour d’expérience.
Danièle, Hervé, Yonca, Günce, quel plaisir cela a été pour moi de vous voir grandir en tant qu’équipe Agile. Je laisse maintenant la parole à Danièle.
Marie-Caroline
Pour en savoir plus sur mes services, n’hésitez pas à me consulter.
Je serais ravi de vous accompagner.